Homélie du 3ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 8 décembre 2019Soyez dans la joie
Textes bibliques : Lire
Ce 3ème dimanche de l’Avent est celui de la joie. Pour nous chrétiens, c’est la joie de Noël, c’est la naissance de Jésus, sa venue dans notre vie et notre monde. Avec lui, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée aux petits, aux pauvres et aux exclus de notre monde ; c’est ce message d’espérance que nous trouvons dans les lectures bibliques de ce jour.
Pour comprendre la première lecture, il faut se mettre à la place de tous ces gens qui viennent de vivre quarante ans en terre d’exil. Le prophète leur annonce qu’ils vont être libérés ; ils vont pouvoir revenir sur la terre de leurs ancêtres ; c’est un monde nouveau qui se prépare : tous sont invités au retour, y compris les aveugles, les sourds, les boiteux, les muets ; tous ces gens étaient exclus des lieux saints à cause de leurs infirmités. Désormais, ils vont pouvoir y retrouver toute leur place
Mais le prophète s’adresse à un peuple qui a trop longtemps été sourd à la Parole de Dieu ; il a été incapable de percevoir l’intervention du Seigneur en sa faveur. Cet appel du prophète s’adresse aussi à chacun de nous : c’est le moment de nous convertir, d’ouvrir nos oreilles à la Parole de Dieu et de sortir de l’obscurité des ténèbres et du péché. Nous sommes tous appelés à une joie débordante.
Le prophète Isaïe nous dit encore que cette joie fait fleurir le désert. Ce désert c’est quand notre vie est aride, quand elle est sans l’eau de la Parole de Dieu et de son amour. Mais face à toutes ces difficultés, nous ne devons pas nous décourager : Dieu nous montre toujours la grandeur de sa miséricorde ; il nous donne la force pour avancer ; il est toujours là pour nous aider à aller de l’avant. Avec lui, il n’y a pas de situation désespérée. Il n’a jamais cessé de nous aimer. Cette bonne nouvelle nous comble de joie.
Cette entrée du peuple d’Israël en terre promise en préfigure une autre, bien plus importante. Saint Jacques nous en parle dans la 2ème lecture. Il nous annonce la venue glorieuse du Seigneur et notre entrée définitive dans le monde de Dieu. Mais l’apôtre nous dit que ce n’est pas pour tout de suite ; il nous invite à la patience. Pour mieux se faire comprendre, il nous donne l’exemple du cultivateur : quand ce dernier a semé, il attend la bonne saison pour la récolte ; de même, c’est tout au long de notre vie que nous nous préparons à cette rencontre joyeuse et définitive avec lui.
Avec l’Évangile, nous assistons au cheminement de Jean Baptiste ; il vient d’être incarcéré car il gênait les autorités en place ; cela ne l’empêche pas d’être tenu au courant par ses disciples de la manière dont se déroule la mission de Jésus. Nous nous rappelons qu’il avait annoncé le jugement imminent et l’épuration des pécheurs. Ce qu’il entend dire ne correspond pas à ce qu’il avait annoncé ; il envoie donc ses disciples pour lui poser la question la plus importante : “Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?”
Jésus répond en énumérant les signes qui caractérisent son ministère : guérisons multiples, purification des lépreux, résurrection des morts et surtout la bonne nouvelle annoncée aux pauvres. Ces pauvres à qui Jésus s’adresse, ce sont les petites gens, doux et humbles de cœur, affligés, artisans de paix. À la différence des sages et des savants, les tout petits accueillent les secrets du Royaume.
C’est important pour nous aujourd’hui : nous ne pourrons être en communion avec Jésus que si nous nous ajustons à son regard sur les petits, les pauvres et les exclus. C’est vers eux qu’il nous envoie. À travers eux, c’est lui qui nous attend. Nous avons besoin qu’il ouvre nos yeux, nos oreilles et surtout notre cœur à leurs détresses. C’est avec Jésus que la joie de l’Évangile est annoncée aux pauvres. Si nous avons compris cela, ce dimanche sera vraiment celui de la joie.
Cet Évangile se termine par l’éloge de Jean Baptiste. Jésus dit aux foules qu’il est bien plus qu’un prophète : il est le messager annoncé par Malachie pour préparer la venue du Seigneur dans son temple. Mais Jésus ajoute que le plus petit dans Royaume des cieux est plus grand que lui. Il ne s’agit pas d’une comparaison entre deux personnes mais d’une évaluation de deux temps. Avec Jean Baptiste, c’est la fin de l’Ancien Testament. Avec Jésus, c’est le commencement du nouveau. Nous passons de l’attente à la réalisation ; c’est l’irruption radicale du Royaume.
Noël est proche : cette fête nous invite à accueillir le Seigneur qui frappe à notre porte. Sa venue nous remplit de joie. Cette joie, nous sommes appelés à la partager aux autres en apportant réconfort et espérance aux pauvres, aux malades, aux personnes seules et malheureuses. Que la Vierge Marie “servante du Seigneur” nous aide à écouter la voix du Seigneur dans la prière. À travers nos frères, c’est lui que nous servons. C’est en lui que nous trouvons la source de notre joie. Qu’il nous donne de nous ouvrir au salut qui vient, au vrai sens de Noël.
Sources : Revues Feu Nouveau, les Cahiers Prions en Église – Pape François – Missel communautaire – Dossiers personnels…
Télécharger : 3ème dimanche Avent
Ce dimanche est placé sous le signe du doute mais aussi de l’attente d’un heureux événement. L’Évangile nous retrace la perplexité de Jean Baptiste sur la mission du Christ : « Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : ‘Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?’ »
Pour Jean-Baptiste, les événements ont mal tourné. Il vient d’être emprisonné. Il croyait en Jésus et l’avait même annoncé. Mais en ce moment, Jésus ne fait rien pour le tirer de cette situation difficile. Il agit différemment de ce à quoi Jean s’attend. Alors, la question se pose : ‘Est-il bien ce Messie qu’il a annoncé ?’ Jean est envahi par le doute. Il ne comprend pas la façon d’agir du Christ. Il devrait s’attendre à une venue plutôt fracassante du règne de Dieu. La venue triomphante du Messie pour délivrer le peuple d’Israël !
En réponse à Jean-Baptiste, Jésus n’évoque que les fruits déjà récoltés, alors qu’il n’en est encore qu’au début de sa mission : « Allez rapporter à Jean ce que vous voyez : les aveugles voie, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés. La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. » C’est la preuve que le Messie est déjà là ! Toutefois, Il ne vient pas pour rétablir l’indépendance du peuple d’Israël par la force, mais pour amorcer une ère nouvelle fondée sur l’Amour de Dieu et du prochain. Un message inconnu et surprenant pour les juifs à ce moment-là, mais aussi pour Jean Baptiste !
Cette question de Jean-Baptiste est souvent la nôtre quand nous nous trouvons accablés par le malheur. Sa déception est aussi la nôtre, osons-nous l’avouer. La façon d’agir de Dieu nous déroute si souvent. Il ne répond pas à nos attentes comme nous aimons l’imaginer. Ainsi, dans des moments âpres de la vie, certains remettent en question leur foi en Dieu et s’éloignent de Lui comme s’Il est responsable de toutes nos épreuves. Ne nous laissons pas ronger par le doute lorsque nous sommes décontenancés. Quand survient un événement douloureux, n’hésitons pas à ouvrir franchement notre cœur à Dieu et Lui demander conseil !
Dans les difficultés, débattons-nous pour nous en sortir, même si les résultats tardent à venir. La lettre de saint Jacques nous apporte un lumineux éclairage : « Prenez patience. Voyez le cultivateur : il attend les fruits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la récolte précoce et la récolte tardive. » Dieu nous donne les semences, c’est à nous de les faire fructifier par le travail et dans la patience. Ne restons pas sur la rive à regarder avec envie la marche du monde en nous gardant bien de nous engager. Prenons la peine de nous lever et agir. Sachons interroger, analyser les événements et mettons-nous à l’œuvre.
Le chemin de la foi est hérissé de questions. Si parfois l’action de Dieu est difficile à comprendre, ne restons pas sur place à broyer du noir. En avant ! Marchons avec confiance à la rencontre du Christ. Préparons-nous à l’accueillir dans la joie.
Nguyễn Thế Cường
*
* *
La vie est une chance, saisis-la.
La vie est beauté, admire-la.
La vie est béatitude, savoure-la.
La vie est un rêve, fais-en une réalité.
La vie est un défi, fais-lui face.
La vie est un devoir, accomplis-le.
La vie est précieuse, prends-en soin.
La vie est une richesse, conserve-la.
La vie est amour, jouis-en.
La vie est un mystère, perce-le.
La vie est tristesse, surmonte-la.
La vie est un hymne, chante-la.
La vie est un combat, accepte-le.
La vie est une aventure, ose-la.
La vie est une promesse, remplis-la.
La vie est bonheur, mérite-le.
La vie est la vie, défends-la.
Mère Teresa de Calcutta
Merci beaucoup Père Jean pour ton homélie que j’ai lue avec mon coeur et très soigneusement. Je me suis recueillie aussi pour écouter soeur Claire. bonne semaine à tous.
Merci beaucoup Nguyen The Cuong pour votre homélie qui montre bien le doute.
Bonne semaine à vous.